L’ADQ est toujours aussi déconnectée

L’aspirant à la chefferie de l’Action Démocratique du Québec, Éric Caire, soutient que le Québec doit aller encore plus à droite en cette période de crise économique mondiale.

S’inspirant avec fierté du documentaire « L’Illusion Tranquille », un manifeste néolibéral appelant au démantèlement de l’État et à la privatisation généralisée des services publics,  il s’adjoint le co-auteur de ce film (Denis Julien) en tant que conseiller principal de sa campagne au leadership.

C’est à croire qu’Éric Caire et ses disciples n’ont pas vécu sur la même planète depuis les débuts de la méga-débâcle financière planétaire.  Ils ne réalisent pas que c’est justement la domination de la droite depuis les années de la présidence de Reagan qui a mené à la crise actuelle avec son héritage de déréglementation bancaire et économique ainsi que de destruction du filet social.

En fait, le dogmatisme de droite est plus que jamais présent dans les rangs de l’ADQ malgré le virage interventionniste de la presque totalité des gouvernements des pays occidentaux.

Pourtant, les exemples de faillite de l’idéologie néolibérale ne cessent de pleuvoir : l’échec de l’application des thèses du libéralisme économique en Amérique latine est évident avec la montée récente de plusieurs gouvernements socialistes locaux et que dire de la quasi-banqueroute de l’Islande qui a payé chère son adhésion au néolibéralisme.

L’option déconnectée que propose Éric Caire aux militants de l’ADQ ne peut aboutir qu’à deux alternatives futures: une fusion possible avec le nouveau Parti Conservateur du Québec suite à une élection générale désastreuse pour l’ADQ ou la disparition pure et simple de cette formation.

9 réflexions sur “L’ADQ est toujours aussi déconnectée

  1. internationaliste

    Très bonne analyse Jimmy. L’ADQ est vraiment un parti conservateur et profondément néolibéral qui veut poursuivre avec encore plus de ferveur le démantèlement des programmes sociaux. Par contre les autres vieux partis, comme le PQ et le PLQ, ne sont pas vraiment mieux en la matière. On a juste à regarder le bilan du gouvernement Charest depuis 2003 avec sa soi-disant réingénierie de l’État. Ou bien les déclarations de Pauline Marois sur la nécessité de « créer la richesse avant de la distribuer ». Elle a repris le discours d’Alain Dubuc et autres chantres du néolibéralisme.

  2. Au moins les autres partis n’appellent pas à la démolition totale des services publics et à propos de la réingénierie de l’État de Charest, elle ne s’est jamais produite. Il a hésité devant l’impopularité de son ancien programme de droite et gouverne au centre présentement. On peut le voir avec les crédits d’impôts supplémentaires octroyés aux parents pour les frais de garde.

  3. internationaliste

    Par contre il ne faut pas oublier les politiques du déficit zéro du PQ dans les années 90 qui ont mis à mal les réseaux de la santé et de l’éducation ouvrant la voie à davantage de privatisation.

    Quant au PLQ, même s’il n’a pas réussi à mettre en oeuvre l’ensemble de sa réingénierie, il a quand même institué des lois antisyndicales très sèvères, a dégelé les frais de scolarité à l’université et a facilité l’intrusion du privé dans la santé avec la loi 33. La vigueur des réactions au début de son premier mandat contre ses politiques antisociales l’a sans doute forcé à reculer en partie mais il faut rester très vigilant.

    Pour ce qui est de l’intervention étatique depuis le début de la crise, il me semble qu’elle se résume surtout à subventionner des entreprises et des banques, ce qui est au fond une autre façon de payer les riches.

  4. L’ADQ est à la croisée des chemins. Ou bedon elle se comporte comme un un regroupement de libéraux frustrés ou bedon elle trouve le courage de se présenter comme un vrai parti de droite. J’ai eu le goût d’écrire là-dessus aussi…

  5. sylvainguillemette

    Excellente analyse! Le capitalisme est décédé, le mode privé de la santé aux États-Unis est leur pire cauchemar. perdant leurs boulots, les nouveaux chômeurs n’ont guère de moyen d’entreprendre le magasinage d’une assurance privée et la mixité se borne contre la réalité…, comment préparer le budget lorsque la demande publique, du jour au lendemain, peut passer du rien au tout?

    N’importe quoi! Éric Caire peut bien se marrer du système de santé cubain, n’en demeure pas moins que leur système est moins fragile que le nôtre et qu’il s’agit d’un pays du tiers-monde, non pas d’un pays dit industrialisé comme le Canada. Mets ça dans ta pipe Caire!

    Crétin!

    (Qui a vu sa lettre bourrée de fautes d’orthographe? Quand on parle de rigueur…)

  6. sylvainguillemette

    Le capitalisme a cédé à la réalité, Caire peut-il appréhender la réalité?

  7. Je vois aussi une ADQ en chute libre et qui ne remontera que si elle mise sur un nouveau nom et une bonne dose de culte du chef. Je ne vois pas, toutefois, comment cette consolidation de la droite pourrait être une bonne nouvelle pour la gauche…

    131. La bombe à fragmentation

    Pierre JC Allard

  8. @PJCA

    Qui parle d’une consolidation de la droite ici? Au contraire. L’ADQ est moribonde et la droite recule partout sur la planète. L’Islande, par exemple, ancien modèle du néolibéralisme, vient de mettre en place au pouvoir une coalition de gauche après des élections déclenchées par des manifestations inédites.

  9. Ping : Diagnostic de l’ADQ « Homo politicus

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