L’accroissement de la pauvreté aux États-unis est un problème social majeur.
Selon un rapport du Bureau du recensement, la misère extrême a atteint son plus haut niveau depuis 30 ans. En 2005, 12,6 % de la population, soit 37 millions de personnes, y compris 13 millions d’enfants, vivaient sous le seuil de pauvreté officiel. Il est à noter que ce taux « officiel » n’est pas représentatif de la pauvreté réelle qui accable une grande proportion du peuple américain, particulièrement en ce qui concerne les chômeurs, les minorités, les femmes, les enfants et les personnes âgées.
Par ailleurs, il faut mettre en parallèle l’écart des revenus aux États-unis : de 1979 à 2001, les revenus des 20% les plus pauvres ont augmenté de seulement 8%, ceux de la classe moyenne de 17% tandis que ceux des 10% les plus riches de 69% et le premier 1% de 139%! Cependant, ces données sont relatives car l’augmentation du coût de la vie, la forte inflation dans les domaines de l’énergie et la hausse virtigineuse des prix des maisons avant la crise immobilière du subprime se sont résultées en fait par une diminution du niveau de vie de la plupart des américains.
On prétend que le taux de chômage aux États-unis serait proche de ce qu’on appelle le « plein emploi », mais cet indicateur est souvent trompeur car celui-ci peut diminuer même si l’inactivité se répand car on ne décompte pas les chômeurs qui ne cherchent plus de travail.
En réponse à cette crise sociale à venir, les républicains néoconservateurs au pouvoir ont préféré ignorer le phénomène et poursuivre leur politique de désengagement social de l’État fédéral en dépit des signaux d’alarme de paupérisation qui font feu de partout.
Depuis le début de la présidence de George W. Bush, on a assisté à des coupures drastiques dans la santé publique (voir ce site et cet autre site), l’éducation (diminution de 2 milliards pour l’année fiscale 2006 seulement) ainsi que dans la sécurité sociale (voir ce site) qu’on envisage de privatiser afin de rationaliser encore plus les prestations pour garnir les coffres des entreprises privées qui en prendraient le relais. Simultanément, on a outrageusement augmenté le budget du ministère de la défense de 5% (20 milliards) en 2006 afin de continuer l’occupation de l’Irak.
On se demande si les actions de l’administration Bush ne visent pas un dessein machiavélique. En réduisant les ristournes sociales, on aggrave la pauvreté générale et les indigents bombardés de publicités pro-engagement militaire n’ont d’autres choix que de s’inscrire dans l’armée afin de se sortir de la misère et d’accroître les rangs des soldats disponibles pour se battre en Irak. Une personne qui est satisfaite de son sort économique ne s’engage généralement pas dans les forces armées au risque de perdre sa vie. Il faut n’avoir rien à perdre et c’est justement sur ce sentiment que comptent Les va-t-en guerre républicains.
De plus, on détourne l’attention des citoyens américains des lacunes sociales du pays en priorisant dans les médias les activités des militaires américains en Irak et la lutte au terrorisme.
En conclusion, les néoconservateurs font ainsi une pierre deux coups : ils ont de la chaire à canon pour leurs guerres impérialistes et diminuent alors le nombre de pauvres gênants aux États-Unis.
L’Histoire se répète encore : les pauvres font la guerre que les riches ont déclarée.