Le 11 janvier dernier, le blogue Majorité Silencieuse (aujourd’hui LesBleus.qc.ca) pondait un billet attaquant mon article sur la décision du ministre de la Défense, Peter Mackay, d’octroyer à une compagnie américaine un contrat de fabrication de 1 300 camions pour l’armée canadienne.
Je ne suis pas nécessairement contre une critique de mes billets, cela est même sain dans un débat libre et ouvert. Alors, j’ai voulu rétorquer en émettant un commentaire sur ce blogue de droite. Mais quelle a été ma surprise de constater qu’après une semaine mon commentaire n’a pas été publié. Pourtant, j’ai envoyé deux courriels au coordonnateur (Marc Nadeau) afin qu’il corrige la situation. En vain. Il refuse de diffuser ma réplique sur son blogue.
Laissez-moi vous dire que cette attitude me laisse amère. Ce blogue fonce tête baissée contre mon opinion et m’enlève le droit de répondre. On repassera pour la liberté d’expression et l’honnêteté intellectuelle.
Ceci me fait dire : si la droite ne veut pas débattre ouvertement, alors qu’elle se taise.
Voici enfin mon commentaire qui a été censuré sur le blogue « Majorité Silencieuse ». Veuillez noter que j’y vais de mémoire car je n’ai malheureusement pas sauvegardé mon commentaire.
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@Marc Nadeau
« Notre bonne gauche – dont Homo politicus est un représentant dans la blogosphère – fait ses choux gras d’une opposition marquée aux affaires militaires, aux dépenses militaires, aux interventions militaires et plus visiblement à la mission canadienne en Afghanistan »
Nous ne parlons pas de chars d’assaut ou de lance-missiles ici. Les camions en question seront utilisés sur les bases canadiennes et pourront servir pour des missions humanitaires ou de l’aide en cas de catastrophes naturelles.
« l’entreprise [Navistar] s’est engagée à dépenser l’équivalent du montant total du contrat au Canada au cours des sept prochaines années. L’acier nécessaire à la fabrication des camions ainsi que les pneus dont ils seront équipés proviendront du Canada […].»
Ne me faites pas rire. Combien de fois des grandes entreprises ont renié leurs promesses envers les gouvernements? Pensons à GM à Boisbriand ou à Hyundai à Bromont…
« Homo politicus souhaiterait que – même si ça coûte plus cher et que les contribuables doivent en payer la note – le gouvernement fasse affaire avec des compagnies canadiennes ou québécoises. Du bon vieux protectionnisme quoi. »
Vous oubliez les effets multiplicateurs. L’investissement aurait créé des centaines d’emplois chez-nous et ceux-ci auraient créé à leur tour des emplois par ricochet (consommation accrue, emplois secondaires). De plus, cela aurait permis une rentrée de taxes et d’impôts supplémentaires dans les coffres du gouvernement. En somme, l’investissement aurait possiblement plus rapporté à l’économie canadienne que ce qu’il a coûté aux contribuables. Ce geste aurait été plus que pertinent en période de crise économique.
« Premièrement, la gauche est contre les affaires militaires dans les débats publics. »
Je me demande bien où vous pêcher cela. Au contraire, la gauche veut qu’il y ait un débat public sur les affaires militaires et l’occupation en Afghanistan. À vrai dire, on n’a pas demandé son avis à la population et on nous a imposé cette guerre futile.
« Deuxièmement, ce n’est pas Peter MacKay qui lèche les bottes des Américains. Ce sont plutôt nos bons gauchistes qui sont prêts à toutes les bassesses pour faire la promotion de leur agenda incohérent et protectionniste, tout en ramassant quelques dollars de cotisations syndicales au passage. »
Alors Barack Obama doit être un satané gauchiste pour sa volonté de favoriser plus la syndicalisation des travailleurs américains et de pencher vers un protectionnisme accru.
Ne vous en déplaise, le protectionnisme est une réponse classique à une crise économique et cela est véridique autant pour les individus, les entreprises que les États. Lors d’une situation économique difficile, on favorise ses proches, ses travailleurs ou ses concitoyens. On se replie pour mieux investir et l’on évite la sous-traitance pour effectuer ses travaux à l’interne.
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Bon, voilà un gain pour la liberté d’expression!