Cet article a paru dans Le Quotidien de Chicoutimi le 7 juin 2013
Le jugement de la Cour d’appel sur la prière aux conseils municipaux de Ville Saguenay consacrant la victoire du maire Jean Tremblay – s’il n’est pas contesté en Cour suprême – vient de planter la graine de discordes futures.
Même si l’histoire du Québec a été marquée par la religion – comme l’énonçaient les juges – et que les croyants catholiques sont majoritaires dans la société québécoise, cela ne leur donne nullement la primauté au niveau de la gouvernance, car l’État ne représente pas seulement un segment de la société, aussi majoritaire soit-il, mais bien l’ensemble de ses parties.
Bien que tout d’abord ce jugement contrevient au principe laïque de la séparation de la religion et de l’État assurant la neutralité de ce dernier, il crée une discrimination institutionnalisée en faveur de la confession chrétienne catholique au détriment des autres. Ce concept de séparation n’est pas seulement une règle arbitraire, mais un cautionnement de paix sociale et de respect entre les diverses cultures d’un même corps social.
Par ailleurs, il s’agit d’un jugement à courte vue en considération du changement de visage de la société québécoise. La rentrée massive d’immigrants, souvent de religions différentes, transformera à long terme la composition ethnoculturelle du Québec, rendant ainsi problématique la récitation de la prière dans les assemblées politiques.
Et viendra un temps où les croyants non catholiques demanderont d’avoir eux aussi une prière à leur image… une boîte de pandore qu’il serait préférable de refermer immédiatement avant les possibles tensions que cette pratique pourrait engendrer dans l’avenir.
Bémol; baptisés etc =/= croyants actifs, engagés.
Les vraies chiffres de la pratique religieuse au Québec (et ailleurs) sont différents.
Et les ‘vrais’ cathos pratiquants engagés etc sont en fait pas mal minoritaires.
Je sais bien… c’est bien connu. J’ai simplifié pour alléger le texte…
J’aimerais que les croyants pro-laicité bouge un peu.. y’en a plus qu’on le pense, même des ‘mousselines’ (fameux mot de Papitibi).
Je ne crois pas qu’il faille trop s’inquiéter de ce jugement. Le maire de Saguenay peut continuer à réciter sa prière… Big deal! Parions que le prochain maire aura tôt fait d’enterrer cette pratique.
@Jean-Claude Laurin
Dangereux précédant, ne PAS négliger.
«Dangereux précédant»
En effet. Cette décision fera jurisprudence si elle n’est pas contestée en Cour Suprême. C’est d’ailleurs pourquoi il faut y aller…
Le maire de Ste-Sophie vient de réintégrer la prière au conseil de sa ville… le retour vers le passé commence.
Je parie dix que ca va commencer avec un Protestant quelque part. Mais je sais pas où ils sont concentré au Québec.
Mon article a été publié hier dans Le Quotidien de Chicoutimi…