La fin du libre marché

Les lois du marché sont éternelles, nous disent les adeptes du libéralisme économique.

Ah oui? Rien n’est moins certain.

Il semble évident que ces soi-disant lois sont malmenées dans ce monde postmoderne.

La population est croissante sur le globe.  L’industrialisation des pays émergents et leur volonté d’atteindre le modèle de la société de consommation à l’occidental s’accélèrent.  Les richesses naturelles du globe commencent à être déficitaires car la planète a désormais atteint, en 2010, le point de bascule de non-régénérescence des ressources terrestres.

Alors, que nous réserve l’avenir selon ces paramètres?

Les prix ne cesseront d’augmenter, en raison de la demande haussière et de la raréfaction des matériaux, de l’énergie et des denrées.  Ainsi, la pression deviendra forte entre offre et demande, et cela à un point tel que l’inflation sera galopante et engendrera des révolutions comme celles ayant présentement cours dans le monde arabo-musulman.  Des mouvements populaires d’insurrection ayant étés justement suscités par un gonflement effréné des prix des aliments.

Et partout ailleurs, en 2011 et à postériori, l’inflation globale frappera de plein fouet les différentes nations, selon des experts.  On peut déjà le constater avec la montée fulgurante du pétrole.

Dans ce contexte, les États connaitront une baisse de leurs rentrées fiscales en corrélation avec le ralentissement de l’activité économique suscité par l’accroissement de l’inflation.  Déjà, des États américains sont au bord de la faillite, comme la Californie ou l’Illinois, et des pays européens sont dans la même situation avec la problématique des dettes souveraines.  Les autres surnagent tant bien que mal enchainés à un endettement public colossal.  Imaginez la suite si la crise économique est exacerbée par une lutte pour les ressources rares – d’autres nations plongeront dans le gouffre de la banqueroute.

À cet égard, il faudra changer nos façons de faire et de concevoir l’économie.

Dès lors, il n’est pas vain de dire que le diktat du libre marché ne pourra encore perdurer bien longtemps…

À lire:  La fin de la logique comptable et La faillite des nations

8 réflexions sur “La fin du libre marché

  1. «À cet égard, il faudra changer nos façons de faire et de concevoir l’économie.»

    Ce serait en effet urgent. Je lis actuellement un excellent bouquin sur le sujet que tu abordes dans ton billet. J’en parlerai sûrement plus en détail à un moment donné chez Jeanne. Il s’agit de «Prospérité sans croissance – La transition vers une économie durable» de Tim Jackson.

    «Et partout ailleurs, en 2011 et à postériori, l’inflation globale frappera de plein fouet les différentes nations, selon des experts»

    Pour les pays où l’alimentation est une dépense importante, soit les trois quarts de la planète, ce sera en effet assez tragique, l’ampleur de cette inflation et de ses conséquences variant selon les récoltes (et avec les changements climatiques, on ne peut pa être optimistes…). Pour les pays industrialisés, le choc surviendra probablement plus tard, l’alimentation ne formant qu’une faible part des dépenses. Cela dit, la vision que tu présentes me semble tout à fait juste.

  2. Merci!

    Ça l’air bien ce livre.

    Mais, je me demande bien si une croissance durable est possible sans une modification totale de notre modèle sociétal. Le but étant de consommer au même niveau de régénérescence des ressources, ce qui semble impossible dans une société de consommation industrielle.

    Je vais lire le livre. Peut-être existe-t-il des solutions.

  3. «je me demande bien si une croissance durable est possible sans une modification totale de notre modèle sociétal.»

    C’est ce qu’il aborde dans son livre. J’ai trouvé son analyse de la situation actuelle excellente, ainsi que ses propositions de changements. Maintenant que j’ai fini ce livre, je dois ajouter que, comme dans tout ce que j’ai lu sur ce sujet, c’est sur les moyens d’appliquer les changements nécessaires que l’auteur est le moins précis…

    «Peut-être existe-t-il des solutions.»

    Oui, il en existe. Par contre, les implanter n’est pas de la tarte. Dans un seul pays, ce serait déjà un enjeu colossal. Mais, pour que ce soit efficace, il faudrait que l’implantation se fasse un peu partout. Et ça, c’est encore plus ambitieux…

    À tout le moins, on peut au moins penser se diriger vers ce modèle…

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