Médias et complotisme

Cet article a été publié le 31 janvier 2022 dans le journal Le Soleil et Métro Montréal

Photo de Produtora Midtrack provenant de Pexels

Les manifestations se déroulant à Ottawa nous montrent encore le spectacle de la grande méfiance, voire de la haine envers les médias, de tous ceux qui gravitent autour du complotisme – plusieurs journalistes ayant été harcelés lors de l’événement, comme ce fut aussi le cas dans plusieurs autres événements du genre.

« Les médias nous mentent », voilà le mantra de ces protestataires qui préfèrent donner toute leur confiance à des réseaux sociaux inondés de désinformation. Nous pourrions bien donner du poids à une telle assertion, mais rien de probant ne permet d’arriver à une telle conclusion.

Tout d’abord, le journalisme est un programme universitaire qu’un bon nombre de journalistes suivent et le Conseil de presse du Québec peut blâmer les inexactitudes et la démagogie de certains journalistes ou chroniqueurs.

De plus, affirmer que tous les médias du Québec, du Canada ou même du monde font partie d’un grand complot relève d’une méconnaissance profonde du milieu de l’information et de l’histoire des démocraties libérales. Au contraire des dictatures les plus implacables qui contrôlent intégralement la diffusion de l’information afin de protéger leurs régimes, notre système politique accepte la diversité des sources d’information en permettant à plusieurs acteurs médiatiques de couvrir l’information, la transmettre et aussi de l’interpréter par des analyses et des chroniques. Ainsi, le gouvernement et l’opposition peuvent se faire entendre sur diverses tribunes et ils ne contrôlent donc pas unilatéralement le flux d’information.

D’autres affirment que les médias sont « achetés » par le gouvernement. Il est un fait que les médias, écrits surtout, ont de la difficulté à rivaliser avec Google, Facebook et consorts qui grugent une grande partie de leurs anciens revenus en détournant la publicité et en diminuant leurs abonnements. Le Québec et bien d’autres gouvernements dans le monde subventionnent alors les médias d’information afin d’en préserver l’existence et permettre une multiplicité des sources d’information vitale en démocratie. Il s’agit tout de même d’un phénomène relativement récent et ce soutien gouvernemental ne constitue pas un trait historique fondamental des démocraties libérales. En fait, avant l’avènement d’internet, c’était plutôt chose rare.

Par ailleurs, il est hautement improbable qu’un complot ourdi par des groupes obscurs au niveau planétaire ait prise dans un environnement médiatique dont les acteurs peuvent être de différentes allégeances politiques (gauche ou droite) et être de propriété privée, publique ou coopérative. Inévitablement, une fuite mettant à jour la mascarade coulerait.

Enfin, il est aisé de critiquer les médias et la profession journalistique. Certes, comme toute activité humaine, il peut y avoir des dérapages et des erreurs. Cependant, la garantie d’une information aux pôles multiples, malgré ses défauts, est une assurance contre la désinformation propagée en ligne et un rempart aux forces antidémocratiques qui tentent de saper la tradition et les institutions démocratiques dans l’objectif d’obtenir le pouvoir dans un but contraire à l’intérêt collectif.

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La droite xénophobe

Une tendance inquiétante balaie la droite politique dans le monde occidental.

De l’Europe à l’Amérique du nord, l’ancienne droite libérale multiculturaliste cède la place à une droite conservatrice réactionnaire et xénophobe.

Les représentants du pouvoir exécutif des trois grandes nations européennes, tous conservateurs, tournent le dos à l’intégration des immigrants qu’ils qualifient comme étant un échec: le président de la France, Nicolas Sarkozy; la chancelière allemande, Angela Merkel; le premier ministre britannique, David Cameron.  À ce stade, il n’y a qu’un pas à franchir pour parler de xénophobie, voire de racisme.

De plus, en Suède, un parti d’extrême droite a réussi à faire élire des députés au parlement tandis qu’en Hongrie, un régime fasciste contrôle le pays d’une main de fer.

Et, en Amérique du nord, le Tea Party de Sarah Palin, mouvement politique ultraconservateur, accusé de racisme, prend de l’ampleur en dénigrant fanatiquement le premier président américain noir de l’Histoire, Barack Obama.

Lentement, mais sûrement, l’Occident s’éloigne des principes démocratiques et d’ouverture sur les autres cultures de la planète tandis que le monde musulman s’éveille aux principes du libéralisme politique, pourtant issu de la sphère occidental, dans sa propre Renaissance en pleine ébullition, notamment en Libye, Tunisie et en Égypte.

Une situation plus que paradoxale.

D’un coté, un glissement vers l’extrême droite est en train de s’opérer dans les sociétés occidentales et de l’autre, les pays musulmans, qui s’ouvrent à la démocratie et à l’éveil des libertés individuelles, dont celles des femmes.

Par ailleurs, sociologiquement, le paradoxe est encore plus prononcé.  Une jeune population musulmane aspirant à plus de liberté et de justice s’oppose à une communauté vieillissante en Occident cherchant à protéger à tout prix ses prérogatives et ses paradigmes culturels face à une immigration étrangère en progression, beaucoup composée de personnes de confession musulmane.

Cependant, on peut se questionner sur les véritables motifs de cette montée de l’extrême droite en Occident.  Le multiculturalisme a connu bien des heurts, exacerbés par les médias aux penchants sensationnalistes, mais, globalement, on ne peut parler implicitement de fiasco.  Sans compter que les nations occidentales ont besoin d’immigrants pour contrer l’implosion de ses populations générée par leur déficit de régénération démographique.

Mais, surtout, les motivations de la droite conservatrice doivent être mises en examen.

En propageant la crainte de l’étranger à la nation ou d’une immigration menaçante et agressive contre les caractéristiques culturelles de l’Occident via la propagande des conglomérats médiatiques privés souvent sous son contrôle idéologique, la nouvelle droite xénophobe espère susciter la peur afin de maintenir sa mainmise sur le pouvoir politique et même de l’accentuer encore plus.

C’est pourtant vieux comme le monde.  Adolf Hitler a déjà usé du même stratagème dans le but d’obtenir l’autocratie totale en échafaudant l’incident de l’incendie du Reichstag tout en rejetant sa paternité sur la communauté juive après avoir monté son peuple contre elle…

Niveau de difficulté de texte selon Scolarius d’Influence Communication :  191 (initié)

Remstar recycle les rebuts

Télévision Quatre-Saisons (TQS) a besoin d’argent et cela à n’importe quel prix afin de générer des profits au plus vite.

Le nouvel acquéreur Remstar a l’habitude de travailler avec des déchets et il met son expertise à l’œuvre ici en créant une programmation matinale d’information animée par Jeff Fillion. De plus, avec son savoir-faire dans le traitement des sacs de vidange, cette compagnie prouvera possiblement qu’on peut faire du cash avec des émissions-poubelles!

On connaît le passé de Jeff Fillion. Ses anciens propos vitrioliques à CHOI-FM, qui lui ont valu maintes poursuites, contre tout ce qui est communautaire ou syndical et son manque de respect flagrant envers les minorités visibles ne devraient pourtant pas lui ouvrir les portes de TQS.

Mais que cela ne tienne. Le salissage et le manque de rigueur journalistique ont toujours été les marques de commerce du « Mouton noir de la télé» comme le démontraient les diffusions de « L’avocat du Diable » ou l’émission de Jean-Luc Mongrain. L’achat par Remstar ne changera pas ce fait car cette entreprise compte bien en profiter et en remettre pour augmenter les cotes d’écoute.

Et comme si ce n’était pas assez, on prévoit inclure dans l’émission la collaboration de Nathalie Elgrably et de Jacques Brassard afin d’aller encore plus loin dans la démagogie de droite! Bonjour la désinformation!

On prétend que monsieur Fillion ferra preuve de plus de retenu. Je l’espère. Mais connaissant le personnage qui n’a cessé autrefois de péter sans vergogne l’élastique de la liberté d’expression, il est à parier que les dérives réactionnaires et les bavures arriveront avant longtemps.

Voir aussi: CHOI FM : rien de nouveau

Richard Martineau et les clichés à l’occidental

Comme propagandiste de droite, Martineau est difficile à battre dans sa chronique « C’est l’économie, stupide ! » de lundi dernier dans le Journal de Montréal.

Il affirme que seul l’incitatif économique peut changer l’être humain et que ce dernier n’est pas un animal altruiste. Ce chroniqueur faisait référence ici à la hausse du prix du pétrole qui oblige les consommateurs à faire des choix plus « verts » dans leurs moyens de transport.

Martineau devrait s’enrichir de quelques notions d’anthropologie avant de sortir ce cliché purement occidental.

Le fait est que l’Homme est le résultat de son environnement et de ses expériences. L’égoïsme et l’individualisme primaire qui règnent dans l’Occident contemporain ne sont pas des absolus du comportement humain.

D’autres communautés se sont construites en s’appuyant sur des valeurs contraires, comme le partage et la solidarité : citons les amérindiens et les tribus primitives de la préhistoire qui combinaient les forces de tous leurs membres afin de survivre dans un milieu hostile.

Aussi, la domination omniprésente de l’élite industrielle et commerciale qui impose sa vision de la société aux travailleurs est probablement la cause de cette attitude individualiste qui est maintenant entrée dans tous les esprits. Le modelage des valeurs ne vient pas du bas de la pyramide sociale, mais bien, de nos jours, du haut. Une minorité nous force à accepter ses idées par sa propagande incessante dans les médias (tel que Quebecor World qui est l’employeur de monsieur Martineau) et ce à un tel point que nous les prenons pour des vérités inaltérables.

De plus, comment opter pour un mode de vie plus écologique quand les producteurs ne proposent pratiquement aucune alternative de consommation?  Par ailleurs, comment acquérir des produits moins polluants et plus dispendieux lorsqu’un salarié moyen a peine à joindre les deux bouts?

Ici, Martineau fait preuve d’occidentocentrisme et d’un manque de vision globale. Ce n’est pas le « peuple » qui est responsable de la stagnation devant les problèmes environnementaux, mais bien les actionnaires des grandes entreprises et leurs sbires qui retardent les véritables changements car ceux-ci ne s’avéreraient pas rentables à court terme.

Pierre-Karl Péladeau : l’avarice du parvenu des médias

La réprimande salée du maire de Magog, Marc Poulin, envers le président de Quebecor suite à la fermeture de l’imprimerie de la localité a enfin fait apparaître au grand jour l’antisyndicalisme primaire de Pierre-Karl Péladeau.

Selon ce parvenu égocentrique, les syndicats sont les seuls à blâmer dans le déclin manufacturier du Québec. « Tant que d’honnêtes travailleurs demeureront les otages d’organisations cyniques qui les manipulent et leur cachent la vérité, la crise manufacturière ira en s’aggravant et le Québec continuera de s’appauvrir » affirme-t-il.

Euh, pardon?  Les syndicats ne travailleraient pas pour améliorer les conditions de travail de leurs membres et des travailleurs en général? Les syndicats seraient responsables de la délocalisation des entreprises et de la mondialisation néolibérale? Bien sûr. Ils doivent aussi être à la source de la détérioration de l’environnement et du terrorisme dans le monde, quant à y être.

Le plus pathétique, dans ces propos tenus dans la lettre qu’il a adressé jeudi dernier au maire de cette municipalité, est que PKP renie le respect que son père avait pour ses employés.  Il a tout fait pour mener Quebecor World à la faillite après le refus du syndicat d’accepter des demandes irréalistes diminuant les acquis des travailleurs de l’endroit.

Le maire de Magog a bien fait de dénoncer l’attitude intransigeante du dirigeant de Quebecor et a fait comme tout bon élu en protégeant les travailleurs de sa ville en face du géant de la convergence médiatique.  Lui, au moins, ne se prosterne pas devant les affairistes sans cœur amalgamant fallacieusement leurs  « profits» et le soi-disant « bien être » des salariés.

Ce qui est le plus déroutant est que PKP fut un communiste révolté dans sa jeunesse et que, maintenant, il joue le rôle du gros capitaliste avare et sans compassion.

À croire que l’argent pourrit tout ce qu’il touche, mêmes les idéalistes les plus convaincus. En fait, si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.

La droite est inadéquate

La droite est néfaste à la continuation de l’espèce humaine.  Cette idéologie politique est désormais inadéquate devant le flot de problématiques qui assaillent le genre humain.

Elle défend, au mieux, le statu quo, et, au pire, la prolongation et le renforcement de ce système économique capitaliste qui détruit sur son passage l’équilibre de l’environnement, la justice sociale, l’égalité des chances, l’empathie et la compassion envers nos congénères pour les remplacer par le signe du dollar qui est maintenant devenu la nouvelle idole que tous adulent. 

Le néolibéralisme n’est que la phase ultime de ce régime économique s’apparentant à l’impérialisme, le stade suprême du capitalisme, décrié par Lénine et qui élève chaque homme contre son prochain et chaque nation contre une autre.

La démocratie n’a plus d’effet dans ce contexte car les véritables décisions sont prises au-dessus de la volonté populaire.  Le pouvoir économique transnational domine et l’influence des oligopoles commerciaux atténue les forces publiques.

Les politiciens ne sont que des pantins des hyper-bourgeois.  Ils se prosternent devant leurs seigneurs et lèchent leurs bottes en espérant obtenir leur faveur.  Ils ne sont que des prostitués vendant leurs âmes pour des rétributions monétaires au mépris des revendications populaires.  Il n’est alors pas surprenant que les électeurs se sentent inutiles et dénigrent le monde politique.
 
En plus, on projette les idées de la droite dans les médias contrôlés par les grandes corporations qui nous désinforment des véritables enjeux de notre époque.  Les mensonges sont tellement énormes que le battage médiatique les tourne en vérités.

En fait, on détourne notre attention des véritables parasites sociaux. Ils nous montent les uns contre les autres : la classe moyenne contre les démunis; les prestataires d’aide sociale contre les travailleurs; les syndiqués contre les non-syndiqués car cela sert les objectifs de la droite qui consistent à diviser pour régner tandis que les élites maintiennent leur pouvoir. 

Pendant que l’on se déchire pour des miettes, les nantis se gardent la plus grosse part du gâteau.

Dissimulations antidémocratiques


On peut s’interroger concernant la diffusion de documents publics à la suite d’une enquête pancanadienne sur l’accès à l’information menée par une trentaine de journaux et par la Presse Canadienne. Étrangement, les documents tenus à l’écart d’une libre consultation publique relèvent surtout des domaines concernant la santé publique et l’environnement : les mises en gardes alimentaires du gouvernement fédéral, les terres de l’État, les rejets d’eau usée des systèmes de traitement des eaux, entre autres.

En fait, après des demandes effectuées dans les règles de l’art, les journalistes n’ont reçu que 59% des documents demandés. Aussi, on exige parfois des montants monétaires souvent considérables (en milliers de dollars) dans le processus sans avoir de garantie de recevoir les informations voulues. Autre fait troublant : le corps journalistique paraît être plus susceptible de connaître un rejet de la part d’un organisme ou d’un ministère de l’État que le simple citoyen.

On évoque aussi une pression politique qui nuirait à l’accessibilité de certains documents car cela pourrait entachée la haute direction de certains ministères et les dirigeants politiques en place, surtout en ce qui traite des dossiers plus susceptibles de susciter la contreverse.

Par exemple, en 2005, au niveau fédéral, le journaliste André Noël a subi un refus après une sollicitation d’information au Conseil Privé et à la GRC en rapport à l’enquête de sécurité d’Alphonso Gagliano, pourtant le personnage le plus impliqué dans l’affaire des commandites. Par ailleurs, l’Agence des services frontaliers du Canada a montré son refus de divulguer des renseignements sur les terroristes, sur les criminels, sur l’espionnage et le trafic humain présents au Canada. On demandait au journal La Presse, instigateur de la demande, la rondelette somme de 517 000$! La demande a été évidemment jetée aux oubliettes. C’est aussi en Alberta et à Terre-Neuve que l’accès à l’information est le plus restrictif.

Au niveau provincial, les entraves semblent encore plus compliquées. Le journaliste Stéphane Paquet n’a pu accéder aux salaires des gestionnaires de la SAQ., même si le commissaire à l’information lui a donné raison lors d’une audience. En conséquence, la SAQ a porté appel et ce journaliste n’a pu obtenir les détails qu’il demandait.

Dans notre pays qui se proclame l’un de plus ouverts et transparents du monde, ces résultats surprennent. On aurait cru que la corruption et le camouflage de données appartenant au domaine public se seraient avérés moins répandus au Canada. Il se retrouve pourtant dans le top 12 des nations les moins corrompues selon les travaux de Transparency International.

Certaines personnes influentes ont apparament des choses à cacher, et ce que nous voyons aujourd’hui est sûrement la pointe de l’iceberg. Les politiciens ayant souvent des liens étroits avec les grandes compagnies, il ne serait pas surprenant de découvrir un lot de scandales et de copinages impliquant la sécurité et le bien-être des citoyens. Si une étude gouvernementale rentre en opposition avec un projet industriel ou commercial très rémunérateur pour le privé et ensuite pour le gouvernement (taxation, exportation), il est tout à fait plausible que les autorités mettent des bâtons dans les roues aux demandeurs par des délais inappropriés et des frais astronomiques afin de décourager les curieux.

CHOI FM: rien de nouveau


On croyait, avec le départ de Jeff Fillion des ondes de CHOI FM à Québec, que le discours de cette station de radio s’adoucirait et nous épargnerait ses coups de gueule de droite. Et bien non.

En passant à Québec cette semaine, j’ai syntonisé le FM 98.1 pour écouter la musique alternative que j’adore en particulier. Mais, une fois de plus, j’ai dû me payer les propos démagogiques et pratiquement d’extrême droite des animateurs : les syndicats, les BS, et d’autres encore ont passé à la moulinette de la Radio-X. J’ai alors changé de fréquence.

Les propriétaires de CHOI n’ont pas compris le message avec les procès en diffamation de Fillion? La langue sale systématique semble être le seul mode d’expression de ce poste de radio. Il s’agit presque d’une exception au Québec.

Pourquoi les citoyens de la vieille capitale écoutent-ils ce genre de diatribes malfaisantes et improductives? Une jalousie des conditions de travail des fonctionnaires qui peuplent la ville? Un mépris de Montréal et de sa diversité? Bref, je ne saisie pas, et je me demande même si les auditeurs de Radio-X saisissent eux-mêmes les raisons de leur adoration envers cette station.

MISE À JOUR EN DATE DU 14 JUIN: CHOI-FM a perdu sa cause en Cour. Elle sera placée sous le contrôle d’un autre réseau. Bonne nouvelle! On ne peut pas dire n’importe quoi dans les médias sans en payer le prix. Mais il semble que la station conservera encore son antenne…