Le temps des REER s’achève et de part et d’autre, on nous implore de cotiser afin de s’assurer une retraite heureuse car l’État ne pourra apparemment appuyer les salariés dans leurs vieux jours, si empêtré dans les déficits publics et les dettes colossales.
Et, de surcroît, n’oubliez pas de consommer pour faire rouler l’économie et encourager la reprise, targuent aussi les économistes.
Ainsi se veut la rhétorique des économistes de l’école classique.
Mais comment atteindre ce double objectif? L’incohérence des économistes est sans borne.
On n’arrête pas de presser le citron de la classe moyenne en surtaxant ses revenus tout en lui ajoutant des frais régressifs aux services publics pendant que les grandes compagnies engrangent des profits en ne versant pas leur juste valeur en impôt.
Par ailleurs, cela est sans considérer l’augmentation du prix des habitations qui est supérieure à la progression des salaires réels des travailleurs, la montée des tarifs des matières premières, dont le pétrole, et ceux des denrées alimentaires. Encore plus de pression sur les revenus des gens ordinaires qui doivent alors s’endetter pour satisfaire leurs besoins essentiels. Pas étonnant, alors, que le taux d’endettement des Canadiens frôle le 150%, l’un des plus hauts en Occident.
Tous ces faits ont été maintes fois relatés par les études de Léo-Paul Lauzon et dans le livre « La crise fiscale qui vient » de la fiscaliste Brigitte Alepin.
Les économistes devraient arrêter de mettre toutes les responsabilités de la morosité économique sur le dos des consommateurs, c’est-à-dire la masse de la classe moyenne, et imputer le blâme sur les détenteurs de l’offre, autrement dit l’ensemble des compagnies commerciales et industrielles.
La panoplie d’économistes qui se campent dans la mouvance de l’économie de marché libéralisée ne tarie pas de faire la morale aux travailleurs au lieu de rechercher les causes profondes des déséquilibres économiques et fiscaux tout en rebâchant le discours répétitif que lui impose la droite économique représentée par les lobbys à sa solde, comme l’Institut Économique de Montréal (IEDM), au service des magnats du commerce et de l’industrie.
En agissant de la sorte, ils minent la fébrile reprise.
Écartelée de tous les côtés, la classe moyenne finira par se lasser d’être le dindon de la farce depuis ces trente dernières années qui ont vu ses revenus concrets diminués tandis que les privilégiés ont connu une multiplication de leurs richesses.
À ce rythme, peut-être, nous aussi, feront une révolution à l’arabe avant longtemps…
Niveau de difficulté de texte selon Scolarius d’Influence Communication : 183 (universitaire)