La faute à la CAQ

Cet article a été publié dans Métro Montréal le 14 décembre 2016

On mentionne souvent ces temps-ci la possibilité d’une coalition du Parti Québécois et de Québec solidaire pour enfin extirper les libéraux qui sont au pouvoir presque sans interruption depuis 2003. On accuse aussi QS d’être l’empêcheur de tourner en rond en divisant le vote souverainiste et progressiste et d’ainsi nuire à l’accession au pouvoir du PQ comme si ces deux formations politiques étaient des vases communicants.

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Or, selon les données des dernières élections, en appliquant l’hypothèse chimérique que la totalité du vote de Québec solidaire se transfère au Parti Québécois dans chaque circonscription, cet ajout ne mènerait pas à une défaite du Parti libéral. Dans ce cas, bien que le PQ bonifie sa présence à l’Assemblée nationale, le PLQ demeure encore majoritaire avec 63 au lieu de 70 sièges et la CAQ aurait perdu la moitié de son équipe de députés.

Le scénario de 2018 ne s’annonce malheureusement pas très différent. Une coalition PQ-QS n’empêcherait pas la reprise des rênes du pouvoir par les libéraux tant que la CAQ conservera son château fort dans la grande région de Québec et ses pions en Mauricie ainsi qu’au Centre-du-Québec – des secteurs difficilement prenables par cette éventuelle coalition, car la popularité du Parti Québécois et de Québec solidaire n’y est pas très élevée.

Une véritable alternative se voit ainsi mise en échec, et sans cette dizaine de députés manquants à une possible coalition, les libéraux seront majoritaires en chambre pour encore une durée indéterminée et on ne peut, finalement, que blâmer les électeurs de la CAQ pour la monopolisation incessante du pouvoir par le PLQ…

 

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