Comme propagandiste de droite, Martineau est difficile à battre dans sa chronique « C’est l’économie, stupide ! » de lundi dernier dans le Journal de Montréal.
Il affirme que seul l’incitatif économique peut changer l’être humain et que ce dernier n’est pas un animal altruiste. Ce chroniqueur faisait référence ici à la hausse du prix du pétrole qui oblige les consommateurs à faire des choix plus « verts » dans leurs moyens de transport.
Martineau devrait s’enrichir de quelques notions d’anthropologie avant de sortir ce cliché purement occidental.
Le fait est que l’Homme est le résultat de son environnement et de ses expériences. L’égoïsme et l’individualisme primaire qui règnent dans l’Occident contemporain ne sont pas des absolus du comportement humain.
D’autres communautés se sont construites en s’appuyant sur des valeurs contraires, comme le partage et la solidarité : citons les amérindiens et les tribus primitives de la préhistoire qui combinaient les forces de tous leurs membres afin de survivre dans un milieu hostile.
Aussi, la domination omniprésente de l’élite industrielle et commerciale qui impose sa vision de la société aux travailleurs est probablement la cause de cette attitude individualiste qui est maintenant entrée dans tous les esprits. Le modelage des valeurs ne vient pas du bas de la pyramide sociale, mais bien, de nos jours, du haut. Une minorité nous force à accepter ses idées par sa propagande incessante dans les médias (tel que Quebecor World qui est l’employeur de monsieur Martineau) et ce à un tel point que nous les prenons pour des vérités inaltérables.
De plus, comment opter pour un mode de vie plus écologique quand les producteurs ne proposent pratiquement aucune alternative de consommation? Par ailleurs, comment acquérir des produits moins polluants et plus dispendieux lorsqu’un salarié moyen a peine à joindre les deux bouts?
Ici, Martineau fait preuve d’occidentocentrisme et d’un manque de vision globale. Ce n’est pas le « peuple » qui est responsable de la stagnation devant les problèmes environnementaux, mais bien les actionnaires des grandes entreprises et leurs sbires qui retardent les véritables changements car ceux-ci ne s’avéreraient pas rentables à court terme.