Voici une petite vidéo destinée aux petits et aussi aux plus grands expliquant très bien le cycle insensé de la surconsommation de masse (vous devrez cliquer sur les vidéos suivantes afin de voir la suite- partie 2 jusqu’à 7):
Étiquette : consommation
Crise du capitalisme et après-capitalisme selon Hervé Kempf
HERVÉ KEMPF : « D’abord journaliste scientifique pour Science et Vie Micro, le choc de la catastrophe de Tchernobyl le pousse à se consacrer aux questions écologiques . Après avoir fondé Reporterre, travaillé pour Courrier International, La Recherche, il se spécialise sur les questions environnementales au journal Le Monde et reste proche de la mouvance altermondialiste.
Il est élu au conseil de gérance de la Société des rédacteurs de Le Monde (SRM).
Dans Comment les riches détruisent la planète, il souligne les liens entre crise sociale et la crise écologique et tente d’expliquer pourquoi aucune solution décisive n’est mise en place pour remédier à la seconde au sein de nos sociétés contemporaines.
Suite au succès de cet ouvrage traduit en plusieurs langues, il approfondit sa réflexion dans Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, livré axé sur le système capitaliste. » – SOURCE: Wikipédia
Où sont passés les milliards de profits?
La situation de crise actuelle a de quoi laisser perplexe.
Les banques privées de tous les pays ont encaissé durant plus d’une décennie des profits indécents. Il en est de même pour la plupart des grandes compagnies commerciales. La prospérité était alors au rendez-vous pour les banquiers et hommes d’affaires en synchronicité avec la consommation de masse débridée.
Et en 2008, bang! L’économie libérale déréglementée frappe le mur de la crise économique.
Un cycle normal selon certains. Toute forte croissance économique se doit de connaître un jour une période de contraction du commerce et des affaires. Mais a-t-on déjà vu un tel recul de l’activité économique depuis la grande dépression des années 30?
On doit alors se poser ces questions : où sont passés ces centaines de milliards de profits des entreprises capitalistes pendant que les autorités publiques des pays industrialisés injectent des sommes astronomiques aux frais des contribuables afin d’aider ces dernières? N’ont-elles pas engrangé assez de bénéfices pour faire face aux jours difficiles? Ont-elles été tellement mal gérées par les « génies » des conseils d’administration dans le passé qu’elles doivent maintenant quémander de l’aide d’un État qu’elles dénigraient jadis pour son interventionnisme afin d’avoir encore plus les coudées franches dans leur course effrénée de profits?
Au lieu de faire payer les contribuables pour les erreurs de gestion de l’élite économique, nous devrions traquer les parcours de tous ces milliards de bénéfices qui ont engraissé les riches actionnaires privilégiés via les jeux boursiers et demander un remboursement au lieu de surtaxer une classe moyenne financièrement étranglée et qui le sera encore plus avec les pertes d’emplois massives et la hausse chronique du chômage qui pointerons leurs nez dans un avenir rapproché.
Lire aussi: La pire crise économique depuis 1929
Données à méditer concernant l’épuisement des ressources
Voici un texte fort intéressant d’un blogueur belge:
« Epuisement des ressources
Dates d’épuisement des richesses exploitables de notre planète au rythme actuel de consommation (1)
2021 : fin de l’argent
2025 : fin de l’or et du zinc
2028 : fin de l’étain
2030 : fin du plomb
2039 : fin du cuivre
2040 : fin de l’uranium
2048 : fin du nickel
2050 : fin du pétrole
2064 : fin du platine
2072 : fin du gaz naturel
2087 : fin du fer
2120 : fin du cobalt
2139 : fin de l’aluminium
2158 : fin du charbon
Notre planète n’est pas infinie. On le sait. Ses ressources sont limitées et ne peuvent satisfaire ad vitam eternam les exigences voraces de milliards d’êtres humains.
Nous devons anticiper la pénurie proche des matières premières en vivant tout simplement autrement. Sinon des guerres terribles risquent d’éclater dans un futur proche à la surface de tout le globe pour l’accaparement des gisements restants, atomisant les villes et faisant un carnage parmi les populations. Cela en moins d’une petite génération!
Si nous voulons éviter le pire, retroussons nos manches! Une nouvelle civilisation reste à inventer, ici et maintenant, plus propre, plus économe, plus respectueuse et dont l’objectif premier soit réellement le bonheur de tous et non le profit égocentrique de quelques uns au détriment de tous les autres. »
(1) D’après Science et Vie hors série N° 243, construire un monde durable, de Juin 2008. http://www.mondedurable.science-et-vie.com
TEXTE TIRÉ DE http://ploutopia.over-blog.com
Nous sommes tous des consommateurs, mais…
Un ami penché un peu à droite m’a récemment lancé la question : tu te positionnes contre la consommation, mais tu es toi-même un consommateur.
Oui, c’est certain, mais il y a une nuance à faire entre surconsommer et consommer de manière responsable.
À moins de vivre dans le fond des bois ou d’être sans-abri, nous sommes tous des consommateurs. Que voulez-vous? Nous n’avons aucune alternative afin de vivre dans la société qui est la nôtre.
Que cela soit pour éviter une pauvreté extrême à nos enfants ou pour leur permettre un environnement social digne de ce nom, nous n’avons guère le choix.
Nous sommes tous des consommateurs dans cette société capitaliste et nous tentons en tant que simples individus d’en tirer le meilleur parti. Mais cela ne veut pas dire de consommer sans tenir compte de nos convictions.
Le livre de Laure Waridel, « Acheter, c’est voter » (voir ce lien), nous démontre qu’il est possible de consommer et d’influencer l’économie par nos choix de consommation. L’achat de biens ne se limiterait pas seulement à la satisfaction des besoins matériels, mais s’étendrait à des choix politiques et socio-économiques.
En ce sens, dans notre famille, nous limitons notre consommation au maximum. Nous portons souvent les mêmes vêtements durant plusieurs années. Nous faisons appel aux friperies ou aux services communautaires afin de nous habiller. Vous seriez surpris des trouvailles qui s’y cachent.
Nous n’utilisons pas l’une ou l’autre de nos voitures pour nous rendre au dépanneur du coin ou pour des déplacements superflus. Dieu sait que nous aimerions n’avoir qu’une voiture, mais nos emplois et nos horaires ne nous le permettent pas. Cependant, nous entretenons judicieusement les vieilles bagnoles que nous possédons malgré leurs âges afin d’éviter de les changer outrancieusement.
Nous utilisons une tondeuse à gazon écologique et nous n’avons pas de souffleuse à neige. Nous recyclons de façon systématique. Un jardin légumier sur notre propriété nous comble de ses victuailles tout l’été. Nous lavons toujours à l’eau froide. Nous n’avons pas de cellulaire et encore moins de ipod ou d’autres gadgets de ce genre. Nous changeons d’ordinateur aux 7 ou 8 ans et nous prenons soins de les recycler. Nous n’avons qu’une télévision bien ordinaire et la plupart du temps, il n’y a que deux lumières allumées dans la maison en soirée.
Autant vous dire que nous passons pour des « bizarres » dans notre quartier embourgeoisé et hyperconsommateur.
Mais, le plus important, est que nous choisissons le plus possible nos achats en priorisant les produits locaux au lieu de ceux provenant de pays sous-développés.
En plus, nous pensons nous équiper d’un système de compost dès 2009.
Il ne nous manque que les panneaux solaires sur la toiture et une éolienne individuelle lorsque ces technologies seront abordables pour les particuliers.
Tout cela pour dire que l’on peut-être consommateur tout en préservant ses principes, autant que faire se peut dans le contexte socio-économique dans lequel nous évoluons.
Quel avenir pour l’Humanité?
Nous sommes à la croisée des chemins.
Le capitalisme a apporté des acquis technologiques et des élévations du niveau de vie dans les pays occidentaux et parfois, malheureusement, une paupérisation opposée dans les pays sous-développés.
Néanmoins, à longue échéance, pouvons-nous réellement croire que ce système socio-économique soit une voie d’avenir pour la race humaine?
Des évaluations le soutiennent : il faudrait au moins l’équivalent de quatre planètes terre pour assouvir la soif de consommation de toute la planète si elle adoptait le mode de vie « canadien » et au moins six pour celui des américains.
Le rapide développement économique de l’Inde et surtout de la Chine créé une pression immense sur les ressources terrestres et pourrait mener à une dilapidation accélérée des minerais, des terres arables, des forêts, de l’air respirable, de l’eau potable et des sources d’énergies sur l’ensemble du globe.
Pendant qu’on élève en credo le modèle occidental de consommation, on oublie que notre monde est limité, tout autant en espaces qu’en richesses.
Notre consommation abusive n’exploite pas seulement à l’extrême les trésors de la planète, mais pollue aussi notre milieu de vie qui est devenu une véritable poubelle de déchets toxiques.
Il ne faut pas perpétuer un système qui pousse à ses limites la viabilité de notre planète, mais, au contraire, nous devrions envisager d’autres options plus respectueuses envers elle permettant de la faire perdurer ainsi que notre espèce.
Richard Martineau et les clichés à l’occidental
Comme propagandiste de droite, Martineau est difficile à battre dans sa chronique « C’est l’économie, stupide ! » de lundi dernier dans le Journal de Montréal.
Il affirme que seul l’incitatif économique peut changer l’être humain et que ce dernier n’est pas un animal altruiste. Ce chroniqueur faisait référence ici à la hausse du prix du pétrole qui oblige les consommateurs à faire des choix plus « verts » dans leurs moyens de transport.
Martineau devrait s’enrichir de quelques notions d’anthropologie avant de sortir ce cliché purement occidental.
Le fait est que l’Homme est le résultat de son environnement et de ses expériences. L’égoïsme et l’individualisme primaire qui règnent dans l’Occident contemporain ne sont pas des absolus du comportement humain.
D’autres communautés se sont construites en s’appuyant sur des valeurs contraires, comme le partage et la solidarité : citons les amérindiens et les tribus primitives de la préhistoire qui combinaient les forces de tous leurs membres afin de survivre dans un milieu hostile.
Aussi, la domination omniprésente de l’élite industrielle et commerciale qui impose sa vision de la société aux travailleurs est probablement la cause de cette attitude individualiste qui est maintenant entrée dans tous les esprits. Le modelage des valeurs ne vient pas du bas de la pyramide sociale, mais bien, de nos jours, du haut. Une minorité nous force à accepter ses idées par sa propagande incessante dans les médias (tel que Quebecor World qui est l’employeur de monsieur Martineau) et ce à un tel point que nous les prenons pour des vérités inaltérables.
De plus, comment opter pour un mode de vie plus écologique quand les producteurs ne proposent pratiquement aucune alternative de consommation? Par ailleurs, comment acquérir des produits moins polluants et plus dispendieux lorsqu’un salarié moyen a peine à joindre les deux bouts?
Ici, Martineau fait preuve d’occidentocentrisme et d’un manque de vision globale. Ce n’est pas le « peuple » qui est responsable de la stagnation devant les problèmes environnementaux, mais bien les actionnaires des grandes entreprises et leurs sbires qui retardent les véritables changements car ceux-ci ne s’avéreraient pas rentables à court terme.
Au royaume des imbéciles…
Il y a un royaume que vous connaissez où les habitants n’ont aucune conscience des répercussions de leurs gestes. Comme un idiot sciant la branche sur laquelle il se maintient, leurs actions menacent de plus en plus leur survivance.
Le Roi de cette contrée en péril clame à ses sujets de jouir de la vie sans penser au lendemain tandis qu’on empile d’indécentes richesses dans le palais royal. Les champs de blé se vident, l’eau des puits commence à se tarir et les forêts meurent à petit feu.
Contre toute attente, on ne fait rien. On se cache la tête sous le sable. Les conseillers du Roi le rassurent en lui disant que tout va bien.
Et les paysans, dont la pensée est totalement atrophiée par les beaux discours du Roi et de sa cour, offrent stupidement toujours et encore leurs services à l’élite monarchique qui s’enrichit excessivement.
Malgré l’évidence d’un futur incertain ainsi que problématique, rien ne bouge sur ces terres autrefois prospères. Les ressources commencent à manquer, la pauvreté s’installe pernicieusement et le peuple accepte le tout sans quémander de changements cruciaux à la pérennité de son existence.
À croire qu’au royaume des imbéciles, rien n’est impossible…
Halte à la consommation
Nous sommes submergés de publicité de toutes sortes nous galvaudant toujours les bienfaits des produits qui nous sont proposés. Achetez la dernière tondeuse à gazon, la dernière télévision à plasma, le dernier vêtement de marque ou la voiture sport la plus performante. La consommation est devenue le nouveau rituel religieux de notre temps que nous consacrons sur l’autel du capitalisme présent dans les centres commerciaux, ces lieux de culte moderne.
L’Amérique du nord contient 6% de la population, mais consomme 45% des ressources de la planète. De même, les autres pays industrialisés représentent 19% des habitants de la terre, et utilisent 30% des ressources naturelles.
La propension à la surconsommation reflète une lacune flagrante de nos sociétés. L’argent est devenu le centre de toutes nos préoccupations, au détriment des relations humaines et de l’entraide communautaire. Les nouvelles technologies et l’exclusion sociale isolent les individus et ces derniers se croient seuls devant une situation de détresse qui touche souvent, en fait, un large spectre de la population.
L’Occident est malade, malade d’individualisme, de matérialisme et d’un No Man’s Land spirituel. Nous nous réfugions dans le consumériste afin d’oublier nos véritables tracas, la détérioration de l’environnement ainsi que les problèmes sociaux autour de nous, ce qui peut expliquer la consommation maladive et l’endettement massif via les cartes de crédit de toutes sortes. Soyez heureux maintenant et payez plus tard!
La simplicité volontaire devient alors la seule voie lucide pour atteindre un équilibre psychologique dans nos existences et préserver l’environnement de notre consommation incessante. Le changement vers un monde écologiquement sain ne s’applique pas seulement par l’entremise de lois environnementales, mais par une remise en question fondamentale de notre mentalité et de notre mode de vie.