
Un grand espoir résidait dans la lutte aux changements climatiques lorsque les cinq grandes banques du Canada ont annoncé, il y a quelques années, leur volonté de diminuer sensiblement leurs investissements dans les énergies fossiles afin d’atteindre une certaine carboneutralité dans leurs activités – ce qu’elles ont fait pendant un court lapse de temps.
Cependant, force est de constater que le naturel est rapidement revenu au galop. En effet, de récentes informations nous indiquent que le rythme de ces investissements bancaires dans les énergies fossiles au plan mondial a repris de plus belle en 2021, notamment dans le pétrole bitumineux de l’Ouest canadien dans le cas des banques canadiennes.
Il est tentant ici de mettre en parallèle l’agissement des grandes banques avec les principes de la comptabilité, avec ses bilans, ses actifs, ses passifs et son capital dont elles sont tributaires. De toute évidence, la terre est présentement « dans le rouge » et le sera davantage si l’on ne dévie pas de la course actuelle. Les richesses naturelles se raréfieront, la biomasse se rétractera et la crise climatique atteindra une ampleur inégalée qui fera peser sur l’économie mondiale un lourd tribut, comme l’a déjà mentionné le rapport Stern (2006), et cela sans compter le risque d’une accélération d’une 6e extinction de masse déjà en cours.
Pourtant, si les grands PDG de ces institutions financières appliquaient les mêmes raisonnements comptables aux écosystèmes et au climat, ils constateraient que la pertinence du capitalisme sous sa forme actuelle doit être plus que jamais remise en question. Ils instaureraient alors des mesures afin d’assurer la pérennité de leurs entreprises en changeant de paradigmes tout en modifiant les anciennes façons de faire.
Si, autrefois, le capitalisme tel que nous le connaissons créait de la richesse, dixit Adam Smith, désormais, il en détruit et pire encore, il risque de tout emporter avec lui…
Très bon article!