Voici le résultat de 9 ans d’un gouvernement libéral déconnecté de la population sous la tutelle de Jean Charest.
Après la réingénierie manquée de l’État, les modifications à l’article 45 du Code du travail, les dérives environnementales (Suroît, gaz de schiste, port méthanier, etc.), les nominations douteuses des juges, les mesures fiscales inéquitables et régressives (comme la taxe santé), la collusion dans le milieu de la construction et dans les travaux d’infrastructures provinciales sans compter la corruption généralisée incarnée par la proximité du monde des affaires des plus hautes instances du pouvoir, voici que la goutte faisant déborder le vase origine d’une hausse des droits de scolarité ébranlant le consensus social progressiste de la société québécoise.
Sous le couvert de calmer le jeu et d’imposer le futur retour en classe des étudiants le désirant, Jean Charest prépare le terrain, avec la loi spéciale 78, pour des élections difficiles en faisant taire à l’avance toute contestation potentielle et en jouant le champion de la loi et l’ordre dans l’espoir de gagner quelques points de pourcentage dans les suffrages sur le dos des étudiants.
Les parallèles souvent évoqués entre la gouverne actuelle et l’ancien régime de Maurice Duplessis paraissent de plus en plus évidents – Jean Charest étant lui aussi un ancien chef conservateur -, tels que le mépris envers toute forme d’opposition organisée et le dédain du droit à la liberté d’association.
Jean-Jacques Rousseau disait dans Du contrat social : « Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu’on est obligé d’obéir qu’aux puissances légitimes ».
La légitimé de ce gouvernement est de plus en plus mal en point, comme semble le confirmer son taux de satisfaction famélique. Et, en étendant ainsi la répression à l’encontre des libertés, Jean Charest démontre la faiblesse de sa position et de sa gouvernance en assoyant sa primauté sur la force.
Des effluves de fin de régime se font sentir.
Une chose de positif devrait toutefois ressortir de toute cette malheureuse situation : la politisation d’une jeunesse que l’on croyait indolente prépare le chemin à des lendemains meilleurs….