On savait que les analyses sociopolitiques étaient utiles pour étudier les diverses sociétés. Mais, un nouvel essai récemment paru démontre, pour la première fois, qu’il est possible d’utiliser les mêmes grilles d’analyse au sujet d’un dessin animé ou d’une bande dessinée pour enfant.
En effet, le dernier livre d’Antoine Buéno, Le Petit Livre Bleu, tente d’y procéder non sans susciter de vives réactions de ses compatriotes français. En fait, il est maître de conférence à Sciences Po Paris et affirme qu’il a été de nombreuses fois rabroué depuis la parution de ce bouquin, allant même jusqu’à la menace physique!
Le petit village idyllique des petits bonhommes bleus de la petite enfance de grand nombre des ressortissants de la génération X se voit ainsi décortiqué sous l’œil critique des sciences politiques.
Selon cette analyse, la communauté schtroumpf serait catégorisée dans les régimes autoritaires, à mi-chemin entre le collectivisme primaire et l’idéologie nazie. De quoi en faire sursauter plusieurs !
Le « Grand Schtroumpf », chef incontesté que nul ne remet en question, dirige une société communiste dénuée d’initiative privée tandis que son pire ennemi, Gargamel, personnage au nez prédominant, évoque la représentation caricaturale du juif selon la propagande nazie ou stalinienne. Une autre remarque de l’auteur: le nom de son compagnon félin, Azraël, sonne étrangement comme Israël…
Et que dire des Schtroumpfs noirs? Une fois atteint par la maladie, le petit lutin bleu tourne au noir et revient au stade animal en essayant de mordre ses semblables – corollaire à la pureté de la race.
Et la misogynie n’est pas étrangère au monde des Schtroumpfs. La seule représentante féminine de l’espèce est blonde ainsi que manipulatrice et a été créée par l’ennemi maléfique des Schtroumpfs.
Exercice intéressant, s’il en est.
Pour ma part, j’estime plutôt que l’univers des Schtroumpfs est un archétype de la cellule familiale humaine dédié aux enfants. Il est composé des mêmes caractéristiques sociales : l’autorité parentale se veut omnipotente et le partage est la règle dans la plupart des cas.
Pour le reste des allusions racistes, misogynes et autocratiques, ce n’est qu’une question d’interprétation….
Et vous, qu’en pensez-vous?
Bah! On peut délirer autant qu’on veut et psychanalyser les auteurs….y’en a même qui font des doctorat sur « Pôpa pis Môman » de la ptite vie….je pourrais bien trouver des analogies entre Pôpa pis Hitler pour faire rire les copains mais c’est pas avec ça que je vais me mettre en route pour le prix Nobel….
J’ignore pourquoi les Français aiment tant démolir les héros de leur enfance… Tintin a subi le même sort : on l’a accusé de colonialisme (Tintin au Congo), voire d’extrémisme de droite (Hergé était proche du rexisme belge). On a aussi voulu le dépeindre en homosexuel, en raison de l’absence de femmes dans la série (sauf la Castafiore) et de sa relation avec le capitaine Haddock !
C’est juste des bonshommes bleus.
Cela dit, au cinéma comme en littérature, c’est bourré de références racistes et sexistes….
En plus, à la rédio libâârtarienne que j’écoute assidument, j’ai appris que mon album préféré de Rush, Moving Picture était de la propagande libertarienne….
As-tu lu « Propagandes silencieuses »? Tu trouverais ça intéressant…
Non, j’ai lu « propaganda » par zemp!
J’ai lu un article là-dessus récemment. C’est bien sûr interprété hors contexte, mais je ne gagerais pas que ce soit tout faux.
@ L’ambidextre
«Tintin a subi le même sort : on l’a accusé de colonialisme (Tintin au Congo), voire d’extrémisme de droite (Hergé était proche du rexisme belge).»
Même en remettant en contexte avec l’époque, ce n’est pas tout faux, ça non plus ! Quand j’avais 14 ou 15 ans, j’ai participé à l’élimination pour participer à l’émission Tous pour un sur Tintin. J’ai détesté ça ! Pour participer à ce genre de concours, on doit noter tous les détails. Et, déjà à cet âge, je ne les aimais vraiment pas. Tintin au Congo est certes le pire, mais ce n’est pas le seul. Et si Hergé était proche du rexisme, cela va dans le sens de ce qu’on a reproché à ses albums…
@ Koval
«mais c’est pas avec ça que je vais me mettre en route pour le prix Nobel»
Peut-être pour les Ig Nobel par contre ! 😉
Ce sont juste des personnages de BD. Pas des pantins de propagande. Quand Hergé a dessiné Tintin au Congo, toute la Belgique – voire l’Europe – partageait son opinion sur l’Afrique. Hergé était un conservateur, certes, mais bien plus scout que radical.
«Ce sont juste des personnages de BD. Pas des pantins de propagande. »
Je n’ai pas dit ça. Je dis seulement que c’est clair que ses BD contiennent ses valeurs et son idéologie. Et que je n’aimais pas ça, même il y a 40 ans, quand je n’étais pas politisé du tout.
C’est un monde fictif avec un certain modèle applicable à l’histoire qui veut être véhiculée. Il y a d’autres champs d’intérêts qui peuvent êtres plus productifs et utiles au lieu d’analyser des BD qui sont là pour divertir. Une histoire fictive mirroite un modèle de société et tente possiblement de passer un message subtil OH MY FUCKING GOD ON VA TOUS MOURRIR….. 🙂
Y’en a qui on beaucoup de Schtroumpfs à Schtroumpfer!
Y,a pas de quoi s’énerver, les américains font de même pas mal.
Comme sur le film Avatar de James Cameron. « Pseudo-fable anticapitaliste de la ‘gauche caviar’ carburant au cliché des ‘nobles sauvages' » en est une analyse.