Le premier ministre Stephen Harper a mit le feu aux poudres avec son énoncé économique teinté de dogmatisme et s’attaquant directement aux principes démocratiques, au bon sens économique et aux droits des travailleurs. Il a tenté, avant de retourner sa veste, de couper massivement dans tous les ministères fédéraux, d’interdire les grèves dans la fonction publique et de mettre fin à la politique d’équité salariale!
Cependant, le plus abjecte fut d’inséré une mesure de nature politique dans un emballage économique : la fin des contributions de l’État aux partis politiques visait clairement à couper l’herbe sous le pied aux partis d’opposition qui dépendent grandement de ces contributions. On sait que les coffres du Parti Conservateur sont plein à craquer avec le soutient financier des pétrolières.
Stephen Harper parle d’une tentative de coup d’État de la part de l’opposition, mais on se demande bien qui a essayé de se perpétuer au pouvoir de façon détournée en faisant prioriser les dons monétaires des entreprises sur le financement démocratique des formations politiques. Il n’est alors pas surprenant que les autres partis essaient de signer l’arrêt de mort de ce gouvernement car cette dernière attaque constituait un véritable assaut frontal envers l’opposition et la démocratie.
En fait, les conservateurs ont raté leur coup aux dernières élections générales. Ils espéraient une majorité en face de la faiblesse du Parti Libéral du Canada pour pouvoir enfin imposer leurs réformes de droite. Or, ils se sont encore retrouvés minoritaires et ils ont subséquemment poussé l’audace un peu trop loin. Stephen Harper comptait sur le fait que le PLC, le NPD et le Bloc Québécois n’oseraient pas convoquer une nouvelle fois les électeurs aux urnes aussi rapidement et que l’émasculation du Parti Libéral avec l’absence d’un chef fort ferait passer sans trop de problème son énoncé économique à travers le processus législatif. Mais il s’est trompé et il n’a apparemment pas vu venir le train d’un possible gouvernement de coalition. Pourtant, cela est pratique courante depuis des décennies dans les démocraties parlementaires d’Europe de l’ouest.
Aussi, le chef conservateur évoque un affront à la démocratie et cela est complètement risible lorsque les trois partis qui se proposent de former un futur gouvernement représentent plus de la moitié des suffrages de l’électorat.
De plus, le leader conservateur réécrit l’Histoire à sa guise.
En dénigrant les élus du Bloc Québécois dans cette aventure d’un gouvernement de coalition, Stephen Harper oubli que lui-même avait tendu la main pour former une coalition avec le Bloc en 2004. Mais, maintenant qu’il est au pouvoir, les députés du BQ ne sont plus dignes d’être des représentants légitimes dans la Chambres des Communes.
Par ailleurs, il affirme que les autres partis ont refusé de participer à l’élaboration de son énoncé économique. Il a tout faux. Le Bloc a suggéré beaucoup de propositions qui ont toutes été rejetés du revers de la main par les conservateurs.
Avons-nous à faire à un schizophrène? Stephen Harper courberait-il la réalité à son avantage au dépends de la vérité?
Au dernier acte du premier chapitre de cette saga, la gouverneure générale du Canada, madame Michaelle Jean, s’est pliée à la volonté du titulaire de l’organe exécutif en prorogeant les activités du parlement. Sa fonction étant non-élue, il était difficile pour elle de ne pas acquiescer à la demande du premier ministre.
Celui-ci a étiré son mandat en suspendant les délibérations législatives en pleine crise économique mondiale. Il aurait peut-être mieux valu de déclencher des élections afin de dénouer l’impasse. Cela aurait été plus responsable car aucune intervention dans l’économie ne sera possible pendant l’intervalle nous menant au 26 janvier. De toute façon, il est fort probable que le gouvernement sera défait en chambre dès le recommencement des travaux parlementaires. Ici, les conservateurs font passer leurs intérêts électoraux avant ceux des citoyens en espérant un essoufflement de la coalition.
Ce n’est pas tout. En novembre, monsieur Harper avait pourtant fait un vibrant plaidoyer au sommet de l’APEC sur la viabilité de l’interventionnisme de l’État en tourmente économique quitte à générer des déficits. En revanche, son récent énoncé économique se proposait de faire tout le contraire en effectuant des coupes sombres dans l’administration publique! À n’y rien comprendre.
Je le répète encore : avons-nous un schizophrène comme premier ministre du Canada? Il dit une chose et fait le contraire aussitôt!
L’actuelle administration fédérale devra mettre de l’eau dans son vin dans son budget du 27 janvier afin de dissoudre la coalition, ce qui est loin d’être assuré. Les politiques de droite du Parti Conservateur sont tout à fait incompatibles avec les volontés plus progressistes des autres formations et il serait surprenant cette fois-ci que l’une de celles-ci appuie le budget, à moins de concessions majeures du gouvernement conservateur.
Très bon texte Jimmy, très bonne analyse également.
Ça part bien ton nouveau blogue.
Stephen Harper est un dictateur, aidé de sa gouverneure* générale. Il a renversé, de sa main droite, la démocratie, donc la majorité de l’électorat, s’étant prononcé à la chambre des communes.
Les députés, comme les élus du gouvernement, ont un mandat de liberté d’action de 4 ans, toujours en cohérence avec leurs intérêts promis dans les instances publiques.
N’importe quoi comme pays, le Canada est aussi démocratique que le parti de Mario Dumont. C’est l’histoire d’un seul homme…
Quelle tristesse, et au bout du compte, elle ne sert que les intérêts de la minoritaire bourgeoisie qui parasite l’humanité sur la totalité de la planète Terre, seule planète habitable connue en 2008, voire 2009, voire 2010, voire…
Vive le ô capitalisme et les parasites et donc, les contradictions (démocratie) qui viennent avec!
Une chose est certaine, si la coalition prend le pouvoir, on y percevra une parcelle des pouvoirs que se donnerait une nation indépendante, un pays.
*Word doit être sexiste, il me dévoile une erreur.
Salut Jimmy. Je suis content de constater que tu as dérogé à ta promesse de ne plus continuer à écrire des billets sur ton blogue. Un peu comme Dominique Michel qui disait toujours « c’est mon dernier Bye Bye » et qui continuait d’y participer à chaque année!
C’est toujours amusant de voir le cirque parlementaire. Des anciens ennemis jurés qui deviennent des alliés, en l’occurrence Duceppe et Dion, et qui redeviendront sûrement encore des ennemis à la prochaine occasion. Le fait que Paul Martin soit le conseiller économique de la Coalition en dit beaucoup sur son orientation. Mais par contre je suis d’accord avec toi, Stephen Harper est un schizophrène et un hypocrite de la pire espèce!
Merci à vous deux!
Oui, c’est un retour avec un nouveau blogue. Une petite pause fait du bien parfois.Par contre, mes billets seront un peu plus espacés…
Pas de problème, mais je suis content de les voir plus dirigés envers la droite encore.
tu veux dire la gauche?
Dénonçant la droite si tu veux…
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