Mario Dumont, Montréal-Nord et l’éducation

Le sans-pareil chef de l’Action Démocratique du Québec utilise les événements de Montréal-Nord afin de discréditer le système d’éducation public du Québec. Une récupération politique crasseuse dont lui seul à la recette.

À son avis, cela confirme la faillite du régime d’éducation et l’on devrait, bien sûr, se tourner vers le merveilleux modèle américain qui s’approche, selon lui, de la perfection.

Néanmoins, les données du « Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) » démontrent que le Québec s’en tire très bien sur le plan éducatif. Les résultats scolaires des jeunes québécois en mathématique surpassent ceux des autres provinces canadiennes et se classent au 5e rang mondial derrière Taïwan, Hong-Kong, la Corée et la Finlande. En lecture et en sciences, le Québec se situerait aussi au 4e rang international.

Alors monsieur Dumont devrait se tourner sept fois la langue dans la bouche avant de parler de faillite de l’éducation au Québec et d’exploiter indument tout ce qui se passe dans l’actualité afin de convaincre les électeurs de la pertinence de son programme néolibéral.

En somme, il propose tout bêtement de régler les problèmes ethno-sociaux de Montréal-Nord en misant sur l’éducation lorsque la véritable cause des maux qui affligent cette localité n’est pas le manque d’instruction, mais bien le chômage chronique. En fait, à Montréal-nord, le taux de chômage s’établit à 12%  tandis qu’il est de 7,4% dans l’ensemble de la population québécoise.

Certains diront que Montréal-Nord comporte un pourcentage élevé de décrocheurs et ils ont raison. Mais ce n’est pas l’origine de la problématique, mais simplement la conséquence. On ne résout pas un problème en s’attardant aux résultats en aval, mais en s’attaquant à la source en amont : une famille dont les parents sont victimes de chômage et de pauvreté n’offre pas un milieu propice à la réussite scolaire des enfants. Bref, la pauvreté engendre la pauvreté.

Aussi, comme tout bon défenseur des idées de droite, Dumont entend instaurer une discipline accrue dans les institutions d’enseignement et créer des groupes policiers d’intervention spéciale pour lutter contre les gangs de rue. Pourtant, l’expérience tend à prouver que la répression ne résout pas la criminalité, mais la catalyse encore plus en suscitant la révolte et en brisant des familles par les incarcérations subséquentes. La véritable voie est l’intégration par l’emploi mais monsieur Dumont n’est pas capable de comprendre ce concept.

Le chef de l’ADQ aborde ce dossier dans une logique inverse sans tenir compte de l’ensemble du tableau socio-économique de Montréal-Nord. Il place sur l’avant-scène des solutions faciles tout en évitant des questionnements profonds sur une société basée sur les inégalités économiques et les valeurs individualistes.

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12 réflexions sur “Mario Dumont, Montréal-Nord et l’éducation

  1. Ping : Mario perd le nord « Renart L’éveillé / Carnet résistant

  2. Je tiens à savoir: Mario Dumont, qui se rend à Montréal uniquement pour rencontrer la CCM ou rencontrer d’influents lobbys (il a dit lui-même lors de la dernière campagne qu’il n’a pas pris le transport en commun de la ville depuis des années) a-t-il été à Montréal-Nord dans les 10 dernières années? Si c’est non, je comprends la réaction… Si je regarde les médias, j’ai l’impression que Montréal-Nord resemble à un district du West Side L.A. Et quand je me promène dedans, j’ai jamais eu de problèmes.

  3. Le système américain, une panacée? Le moins qu’on puisse dire, c’est que Mario Dumont a un solide sens de l’humour.

    Mais l’ADQ sait pertinemment qu’elle n’a rien à gagner à Montréal-Nord aux prochaines élections. Ce parti a plutôt avantage à courtiser son électorat de banlieue, effrayé par la pauvreté et regardant les émeutes de Montréal-Nord comme celles ayant eu lieu en France. Ceux-là seront certainement plus réceptifs à l’hymne à l’éducation privée.

    Un billet sur ce sujet s’en vient de mon côté (à noter que je suis désormais sur WordPress, http://amonhumbleavis.wordpress.com)

  4. Peut-on gérer une société en lisant la une des médias et en préparant en quelques minutes un discours réactifs à ce qui se passe? Une façon un peu grossière de tenter d’être médiatisé et visible.

    Il faut arrêter de voir des gens ou des groupes de gens comme des problèmes à qui il faut trouver une solution ou un remède miracle.

    Les causes d’une problématique sociale sont multiples et peuvent varier d’un individu à l’autre. Commençons par voir un être humain dans sa globalité avec des besoins à satisfaire au lieu de le voir comme un problème, les solutions que nous trouverons seront adaptées aux gens que l’on veut aider.

  5. sylvainguillemette

    « une famille dont les parents sont victimes de chômage et de pauvreté n’offre pas un milieu propice à la réussite scolaire des enfants. »

    Un type m’a récemment dit, « pas de fric, pas d’enfant! » sur RW. Un autre m’a dit la même chose il y a plus d’un an près d’où j’habite. Ce dernier a perdu son emploi et sa femme allait pourtant accoucher. Il aurait dû, lui aussi, se tourner la langue 7 fois.

    Bon billet camarade!

    Mario Dumont mêle tout, comme la plupart des capitalistes. Gestion, Financement, Résultats, devinez lequel n’a aucun rapport dans l’histoire!

    Les bourgeois minoritaires et parasitaires sont inutiles et je mets ici au défi quiconque de prouver le contraire. Le capitalisme est basé sur ce mensonge qui prétend que ces bourgeois sont méritants, or, ils exploitent le labeur d’autrui et ne sont en fait que des parasites entre le labeur et le résultat.

    Les bourgeois sont remplaçables par des ouvriers qualifiés dans le domaine et la poche privée devient donc, publique. Mais la bourgeoise minoritaire et parasitaire non-élue et non-méritante se garde d’instruire les ouvriers au point où ils pourraient eux-même « gérer » l’entreprise.

    Je le répète, le financement n’a aucun rapport avec les résultats. Si l’humanité veut se donner des moyens, elle en est capable. Ce ne sera jamais pire que les billets récemment imprimés aux États-Unis pour les banques « privées » (dont les trois plus importantes) qui allaient faire faillite!

    Encore une fois, bon billet camarade!

  6. N’oublions jamais que lorsque Dumont parle, il ne s’adresse pas à nous. Il parle plutôt pour ses électeurs potentiels, principalement les racistes et simplistes, qui ont peur de Montréal et qui n’ont sans doute jamais vu un immigrant de leur vie.

  7. Serge

    «Certains diront que Montréal-Nord comporte un pourcentage élevé de décrocheurs et ils ont raison. Mais ce n’est pas l’origine de la problématique, mais simplement la conséquence. »

    Ce décrochage est de 42% à MtlN. Et 24% dans le reste de l’ile.
    Quelles en sont les raisons ?…
    La conséquence de quoi ?…

    On ne résout pas un problème en s’attardant aux résultats en aval, mais en s’attaquant à la source en amont :

    Comment faites-vous pour savoir à quelle source s’attaquer ?… Sans s’attarder aux constats en aval.

    une famille dont les parents sont victimes de chômage et de pauvreté n’offre pas un milieu propice à la réussite scolaire des enfants. Bref, la pauvreté engendre la pauvreté.

    Victimes de chômage et de pauvreté ???…

    Lorsqu’il n’y a pas d’emplois pour le niveau d’aptitude, le niveau de scolarité et le niveau d’expérience des parents, qui est responsable de leur chômage ?…

    Exemple… Des réfugiés d’Amérique centrale et d’Haïti, habitant MtlN, n’ont pas complété la 4e année du primaire, n’ont jamais travaillé dans une usine, n’ont pas d’aptitudes motrices, ne savent pas écrire la langue d’usage et multiplier ou diviser. Juste additionner et soustraire. Ils n’arrivent pas à décrocher un emploi de concierge ou d’emballeur chez Mega Block.

    Sont-ils des victimes du chômage ?…

    «Il place sur l’avant-scène des solutions faciles tout en évitant des questionnements profonds sur une société basée sur les inégalités économiques et les valeurs individualistes.»

    Il n’y a pas de fondements pour les inégalités économiques et les valeurs individualistes, à Cuba.
    Alors…
    Comment expliquez-vous le niveau de pauvreté des cubains ?…

    Commençons par voir un être humain dans sa globalité avec des besoins à satisfaire au lieu de le voir comme un problème, les solutions que nous trouverons seront adaptées aux gens que l’on veut aider.
    Commentaire par raymondviger août 27, 2008 @ 7:08

    Vous voulez dire… Les besoins à satisfaire ne sont pas des problèmes, de l’humain ?…

    Les bourgeois minoritaires et parasitaires sont inutiles et je mets ici au défi quiconque de prouver le contraire…
    Commentaire par sylvainguillemette août 27, 2008 @ 7:13

    Camarade Guillemette… C’est toujour un plaisir de vous revoir et de vous lire.

    Vous n’êtes pas bourgeois, ni minoritaire et ni parasitaire. Donc… Quelle est votre utilité ?…

    Au plaisir…
    sp

    Ps : Joli thème ce (benevolence) de motpresse. Allez-vous ajouter sous peu les options de prévisualisation et d’alerte par courrier lorsqu’il y a un nouveau commentaire ? Comme les bloggés.

  8. @Serge

    Salut Serge du carnet bleu.

    Il ne faut pas être grand sociologue pour comprendre ce que j’évoquais. Les antécédents familliaux jouent grandement dans le futur des enfants. Un milieu aisé favorise sans aucun doute la réussite scolaire.

    « Comment expliquez-vous le niveau de pauvreté des cubains ?… »

    Le blocus vécu depuis 50 ans peut-être!!!!

    « Allez-vous ajouter sous peu les options de prévisualisation et d’alerte par courrier lorsqu’il y a un nouveau commentaire ? Comme les bloggés. »

    Pas fort.

  9. Internationaliste

    Il est faux de prétendre que les immigrés de Montréal-Nord sont tous des illettrés. Il y en a beaucoup qui ont fait des études, c’était le cas de Fredy Villanueva qui étudiait en mécanique. Je connais de jeunes Noirs, Latinos ou Arabes qui sont très instruits et qui peinent à se trouver un emploi convenable ici.

  10. sylvainguillemette

    Bonjour Serge,

    « Camarade Guillemette… C’est toujour un plaisir de vous revoir et de vous lire.

    Vous n’êtes pas bourgeois, ni minoritaire et ni parasitaire. Donc… Quelle est votre utilité ?…

    Au plaisir…
    sp »

    Je suis prolétaire, je vend ma force de travail à un bourgeois qui l’achète. Comme emploi, je ramasse les ordures, le recyclage et le compost et j’occupe donc, un poste UTILE à la société. Sans la cueillette des ordures, les épidémies séviraient partout au Québec.

    Le bourgeois est lui, remplaçable par un panier en paille et ses fonctions peuvent être attribuées à n’importe lequel des prolétaires aptes à le faire, ayant le diplôme pour le faire. Ce n’est qu’un parasite qui se loge entre le labeur du prolétaire et le produit final de ce dernier, soit le produit où la plus-value est ajoutée. Il est donc totalement inutile, même ses investissements peuvent être faits par les ouvriers qui possèdent des milliards en banque dans diverses caisses.

    « “Comment expliquez-vous le niveau de pauvreté des cubains ?…” »

    Pas juste le blocus, il y a aussi que Cuba n’a que du sucre comme ressource naturelle, comme richesse. Donc, si vous avez suivi le prix du sucre sur 50 ans, vous saurez que celui-ci a dramatiquement baissé de valeur et que c’était entre autre (et parce que les États-Unis cessaient d’en acheter) pour cette raison que Cuba s’est tournée vers l’U.R.S.S., dans le passé, qui proposait d’acheter le sucre 4 fois le prix du marché international pour aider l’île socialiste (Beaucoup plus stratégique que sympathique, on s’entend.).

    Maintenant Serge, comment expliquez-vous la pauvreté extrême qui sévit en République Dominicaine capitaliste?

  11. Ping : Les québécois… bons derniers? « lutopium

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