Nous le savons. La croissance économique et l’exploitation des ressources terrestres ne peuvent continuer au rythme actuel. Les richesses de la planète ne sont pas infinies et leur régénération est beaucoup trop lente en rapport à notre demande croissante de matériaux. En ce sens, l’histoire de l’île de Pâques est fascinante et riche d’enseignement.
Cette île de 160 kilomètres carrés a constitué un véritable microcosme de la croissance économique illimitée. Au zénith de son histoire, l’île comportait 7 000 habitants en 1550 et les 600 statuts de pierres érigées un peu partout témoignent que cette civilisation était autrefois florissante et prospère. Plusieurs villages étaient présents et les monuments religieux étaient alignés vers les solstices ou l’équinoxe démontrant ainsi un haut niveau de savoir.
Le bois était la principale ressource et des forêts denses couvraient la grande partie de la superficie de l’île, selon de récentes études scientifiques. Mais le développement de la population demanda des coupes de plus en plus marquées du couvert forestier afin de faire place à des terres agricoles. Par ailleurs, on devait utiliser ce bois pour construire les habitations, les canoës pour la pêche et fournir une source de chauffage aux habitants.
Lorsque les arbres finirent par manquer, on assista à une régression spectaculaire de la civilisation de l’Île de Pâques. On délaissa les habitations de bois en se rebattant sur des maisons en roseaux et même, plus tard, on occupa des grottes pour se protéger des éléments naturels.
La pêche devint aussi impossible parce que le matériel de base des canoës avait évidemment disparu. Désormais, on ne pouvait quitter l’île par la navigation et les insulaires se trouvèrent prisonniers sur ce territoire.
L’agriculture déclina car la disparition du couvert boisé a appauvrie le sol des minéraux nécessaires à la culture (absence de décomposition du bois) et l’érosion accrue aggrava le phénomène.
Socialement, les conséquences de la pénurie de ressources furent catastrophiques. L’esclavage se répandit, les guerres incessantes firent rage et on finit même par pratiquer le cannibalisme devant la rareté de nourriture.
Un tel scénario est-il plausible à l’échelle du globe? Nous dilapidons notre héritage naturel par des déforestations abusives. Nous cultivons intensivement les terres en les ensemençant de graines génétiquement modifiées sans penser à l’avenir. Nous extractons les minerais et le pétrole du cœur de la terre en oubliant qu’un jour, il n’y en aura plus.
La présente occupation en Iraq et les risques de guerre contre l’Iran sont des tristes rappels que l’instinct humain tend souvent vers la violence lorsque les nécessités matérielles manquent à l’appel.
Il faut aussi s’attendre à l’avènement d’un écofascisme, ce régime dictatorial écologiste qui use de méthodes drastiques afin de résoudre une problématique environnementale majeure. Cela n’augure rien de bien positif.
Wep, je suis de retour pour quelques commentaires, au moins ^^.
La leçon de l’île de Paques est très connue, et a été étudiée par beaucoup d’environnementalistes comme une vision petite-échelle de notre société actuelle. Elle se base sur le fait que l’environnement est une chose dont on ne voit les conséquences qu’à long terme.
Il faut donc ne pas négliger maintenant l’impact de nos choix, pour s’assurer que l’on n’en manque pas plus tard.
D’ailleurs, une autre particularité: l’île de Haïti est maintenant à 2% boisée, à cause de l’utilisation du bois comme moyen de chauffage dans la majorité des habitations. Ce manque de forêts apauvrit le sol, tant en minéraux qu’en rigidité. À cause de cela, plusieurs régions de l’île ont connu de lourdes innondations.
Un groupe d’ingénieurs du MIT a trouvé une manière de créer des charbons qui peuvent servir de combustible à partir de résidus de la culture du manioc, pour combler à ce problème majeur de déboisement.
http://www.ted.com/index.php/talks/view/id/2
Ce lien est très intéressant, c’est la conférence #2 de TED (Technology, Entertainment, Design), au sujet de nouveaux charbons.
Je suis heureux de te voir de retour. Intéressant ton exemple parallèle de l’Île d’Hawaï.
Le pire, c’est que l’humanité ne comprend jamais la problématique d’une croissance incontrôlée. Elle répète ses erreurs…
Haïti Jimmy, pas Hawaî ^^. Je vois mal cette île manquer de palmiers, ça perdrait son atrait touristique…
Oh, une petite erreur! Ça se ressemble tellement!
Encore là, on ne parle même pas des champignons, des maladies ou des auyres possibilités qui peuvent toucher notre faune et flore.
Et manx, Haïti a aussi vendu énormément de son bois sous duvalier, qui s’est sauvé avec le fric comme pourraient le faire nos forestières, nos pétrolières, etc, mais légalement. (Elles le font déjà!):P
Et bravo pour la trouvaille du MIT, mais qu’en est-il des poumons, eux? Car les forêts du monde, jouent un grand rôle dans le recyclage du CO2 et de l’oxygène. C’est un équilibre fragile, aujourd’hui à bout de souffle. Quand même intéressant manx la trouvaille du MIT.
Bon texte encore Jimmy!
L’humain ne fait que répéter ses erreurs, mais il le fait dans la progression scientifique et technologique. Bizarre!
Des singes parlants qui continuent de faire la gué-guerre entre eux, allant jusqu’à polluer toute la planète au point où je l’appelle « suicide collectif », que pour dépasser la tribu voisine. On est pas si évolués que ça, en fait, les gouvernements sont un reflet des nations, malheureusement…
Nous sommes une poignée à nous inquiéter au point de nous en informer. Dommage!