Une justice à deux vitesses


La justice américaine est désormais reconnue pour ses verdicts expéditifs et son manque de compassion caractéristique. Ces dernières années des peines aussi excessives que ridicules ont défrayées la manchette pour des « crimes » que l’ont peut aisément qualifier de mineurs.

En Virginie, plus de deux années de prison affligées à des parents pour avoir donné de la bière et du vin lors d’une fête d’anniversaire de leur fils de 16 ans. Dans cet État, on peut voter, conduire, acheter une arme à cet age, mais on ne peut boire de l’alcool avant 21 ans. Une sentence qui fait plus de mal que de bien car elle prive leur enfant de la présence de ses parents.

Un autre cas, en Georgie, d’un adolescent âgé de 17 ans qui a écopé d’une peine de 10 ans de prison pour avoir eu des relations sexuelles avec sa petite amie de 15 ans.

En 2004, dans l’État de la Floride, un handicapé cloué sur un fauteuil roulant a falsifié sa prescription d’anti-douleurs afin de recevoir plus de ce médicament. Il ne voulait que réduire sa souffrance, mais on l’a condamné à 25 ans de prison pour ce crime « odieux ». Ironie du sort, en prison, il reçoit chaque jour plus de cette médication qu’auparavant. Un prix lourd a payé pour atténuer sa douleur.

Enfin, le comble de la bêtise humaine, un père californien de plusieurs enfants, doit purger depuis 1995 une sentence de 50 ans pour avoir volé des cassettes vidéo de film pour enfants. Le juge, dans sa grande sagesse, n’a pas considéré le malheur qu’il affligeait ainsi à sa famille.

Mais les peines pour les criminels du monde des affaires semblent douces en comparaison. L’ancien dirigeant de World Com, Bernie Ebbers, a reçu 25 ans de réclusion pour avoir fraudé 11 milliards de dollars. Les membres de la famille Rigas, pour des malversations dans le dossier Adelphia, se sont vus infliger des condamnations de 15 à 20 ans de prison. Ils sont présentement libres en attente de leur appel.

Au pays de la liberté, il est préférable d’être riche et connu lorsqu’on fait face à des accusations criminelles. On peut se remémorer le procès de O.J. Simpson. Ces méthodes expriment les inégalités flagrantes que la justice de l’Oncle Sam applique à ses citoyens. Après une polarisation des richesses inéquitable, une médecine pour les riches et l’une pour les pauvres, les États-unis pratiquent maintenant une justice à deux vitesses.

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